Vous en connaissez beaucoup vous, des communes qui peuvent s’enorgueillir de posséder d’authentiques reliques d’un nommé Valentin, offertes par un cardinal romain, et authentifiées par Rome ! 

C’est pourtant le destin de Valentin le Romain, qui aujourd’hui « repose » en l’église de Saint- Pierre-du-Chemin, depuis bientôt 180 ans, et qui plus est dans une belle vitrine sécurisée aux côtés des trésors de l’église.

De Rome à Saint-Pierre, via “ Saint-Laurent ”

Et puis cerise sur le gâteau : cela donne depuis 28 ans un joli prétexte pour marquer la Saint-Valentin à Saint-Pierre (comme l’on appelle communément ce petit village du Bocage vendéen) ! La semaine Saint-Valentin de Saint-Pierre-du-Chemin a lieu en février, avec visites guidées de la belle église et ses «trésors» sacrés et des véritables reliques de Valentin. Car cela fait plus d’un quart de siècle que l’association Saint-Valentin célèbre la fête des amoureux autour des ossements de «son» Valentin, qui s’exposent sur leur lit de velours rouge, insérés dans une belle châsse de bois sculpté. Dans la nouvelle vitrine hexagonale, vitrée et sécurisée, aux lignes contemporaines, le reliquaire de Valentin côtoie de beaux objets de culte ou un Christ en bois polychrome classé au titre des monuments historiques. Un pupitre raconte les trésors de Saint-Pierre.

Saint-Valentin à Saint-Pierre ? C’est une belle histoire : selon Jacques Aumand, président de l’association Saint-Valentin, tout commence quand les ossements d’un dénommé Valentin furent exhumés un jour d’un cimetière romain. L’histoire se passa à Rome, et rien n’aurait pu laisser penser que les restes de ce Valentin-là allaient connaître une « seconde vie » terrestre en la commune de Saint-Pierre-du-Chemin ! Mais c’était sans compter sur les voix impénétrables du destin et des hommes d’Église allaient en décider autrement…

Dans les années 1840, un prêtre pétrovicinien (nom des habitants de Saint-Pierre-du-Chemin), l’abbé Bernier, fut missionné un temps à Rome par l’évêché de Luçon, où il officiait également. Et quelques années plus tard, le cardinal romain Patrizzi, l’une de ses proches relations, lui fit envoyer les ossements de Valentin, certificat d’authenticité à l’appui, que la commune vendéenne conserve précieusement aussi dans ses archives. L’abbé Bernier les offrit plus tard au curé Gandouin, un ami, prêtre de Saint-Pierre-du-Chemin. Mais il faudra encore quelques décennies avant que les vénérables reliques ne soient déposées en l’église de Saint-Pierre et sa belle façade du XVe siècle récemment restaurée, et même ensuite dans leur châsse. Pendant toutes ces années, les ossements durent transiter par Saint-Laurent sur-Sèvre, chez les pères montfortains, avant de rejoindre leur paroisse de destination pour pouvoir être installés comme il se doit. Et d’y être depuis saintement vénérés.